Le principe de l'égalité des salaires est entré dans les moeurs depuis quelques années. Pourtant, la réalité est autre. En effet, il existe des disparités allant jusqu'à 20% entre les salaires des hommes et des femmes. De plus, lorsque l'on observe les statistiques, il est frappant de voir que le fossé se creuse également entre le secteur privé et le secteur public, où la différence approche les 10%.
La loi sur l'égalité entre femmes et hommes (LEG) en vigueur depuis le 1er juillet 1996 concrétise le principe constitutionnel suivant : «L'homme et la femme ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale». Ainsi, la violation de ce principe peut faire l'objet d'une action en justice car la LEg confère aux victimes des moyens particuliers pour faire valoir leurs droits en matière de salaires, soit par le dépôt d'une plainte individuelle par la personne lésée, ou par l'action collective d'organisations défendant les intérêts des travailleurs contre les discriminations. Cette même loi impose aux cantons la mise en place d'organes d'arbitrage pour régler les discordes. En cas de violation du code des obligations, les personnes lésées peuvent aussi s'adresser à un tribunal des prud'hommes.
Les causes d'inégalités, selon les experts, sont dues au fait que les femmes travaillant à temps partiel sont plus nombreuses que les hommes et ne profi tent ainsi pas des mêmes chances de faire carrière que les hommes. De plus, les inégalités entre les deux sexes peuvent aussi être attribuées aux distinctions en matière de formation, d'expérience et d'ancienneté, ou même parfois à l'état civil. Une cause importante de cette différence est due au fait que les femmes travaillent ordinairement dans des professions spécifi quement féminines, traditionnellement moins bien payées que les métiers masculins. Toute discrimination au travail en raison du sexe est interdite en Suisse. Malgré cela on ne peut exclure que le simple fait d'être une femme soit la cause d'une rémunération inférieure.
La Confédération ne confi e désormais de mandats qu'aux entreprises qui garantissent le respect de l'égalité de salaires entre femmes et hommes.
Un outil de contrôle a été aménagé dans ce but. La Commission des achats de la Confédération (CA) et le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG) instruisent et conseillent les entreprises, les encouragent à prendre leurs responsabilités face à ce problème. Ils effectuent des contrôles réguliers.
Les entreprises peuvent même procéder à un autocontrôle. Le projet « equal salary », fi nancé en partie par la Confédération, a pour but la certifi cation de l'égalité salariale entre femmes et hommes. Les entreprises jouissant de cette certifi cation établissent ainsi qu'elles pratiquent véritablement l'égalité des salaires envers leurs employés.
Il est difficile de lutter contre la discrimination salariale car elle apparaît sous de nombreuses fi gures et passe souvent inaperçue. Habituellement, la découverte d'une discrimination au niveau du salaire se fait intentionnellement, comme lorsqu'une femme tombe accidentellement sur la fi che de paie de son collègue, ou lorsqu'elle s'adresse au syndicat ou au centre de consultation pour des problèmes d'un tout autre ordre, la question du salaire n'étant abordée qu'incidemment.
En résumé, l'égalité des salaires,
... c'est le même salaire pour une femme et un homme qui réalisent le même travail ou un travail de valeur égale ;
... ce sont les mêmes chances de promotion et d'augmentation de salaire pour femmes et hommes à qualifications égales ;
...c'est l'égalité de traitement pour les femmes, même si elles travaillent à temps partiel, par rapport aux hommes travaillant à plein temps, pour le perfectionnement professionnel ou l'attribution des tâches, par exemple;
...ce sont encore bien d'autres choses!