Qui n'a jamais rêvé de participer au moins une fois aux Jeux Olympiques? Faire sa course devant des millions de téléspectateurs, gagner sous les hourras de la foule, puis monter sur le podium, entendre l'hymne national, la médaille et tout le toutim... ouais, ça doit être pas mal. Certes, tout ne se passe pas toujours comme ça, mais à en croire Mellie, l'expérience en vaut la peine. Récit.
Téléphone et préparatifs
Tout commence une dizaine de jours avant le début des festivités avec l'annonce de la sélection le 29 janvier. Si près des JO, on pourrait imaginer que les athlètes tournent en rond comme des lions en cages devant leurs téléphones. Et Mellie ? «J'avais pas fait ma valise, rien préparé. Au début j'avais bien appelé deux trois fois mon entraîneur, mais il ne pouvant pas faire grand-chose de plus que moi. De toute façon ça servait à rien de se prendre la tête pour ça !»
Une fois la bonne nouvelle annoncée, les choses s'enchaînent rapidement : «Le 2 février, on était convoqué à Berne pour toucher les habits officiels : Des immenses salles remplies de vêtements et de matos...» Avec les vêtements, une brochure pour le code vestimentaire : «Dedans, il y avait les instructions de ce qu'il fallait porter, et à quel moment. Fallait pas trop déconner avec ça ! Il n'y avait pas d'amendes, mais on avait droit à certains regards de travers si on était pas habillé correctement.»
Les choses sérieuses
L'arrivée à Turin est paradoxalement un soulagement pour Mellie: «Il faut dire que ça faisait plusieurs jours que les gens me parlaient de ces JO, et les médias ne parlaient plus que de ça...c'était assez stressant. Alors pouvoir voir enfin ces fameux Jeux Olympiques, ça m'a soulagé - mais en même temps c'était vraiment excitant!» |
Puis la cérémonie d'ouverture arrive, «c'était déjà la fête dans le bus qui nous menait vers le stade. C'était vraiment grandiose!»
Mais dès que la flamme olympique s'allume, arrive le spectre de la compétition... «Avant ma course, je suivais un peu les autres résultats. Mais j'étais vraiment concentrée sur ma course. On avait des entraînements super longs, mais je me sentais prête. Et le jour avant notre épreuve, je suis allée voir le pipe: les médailles, le podium...j'en avais pas mal envie finalement !»
Mais manque de bol, voilà qu'un méchant coup defroid vient semer le trouble juste avant le début des qualifications «Je me suis vraiment qualifiée à la limite. C'était bien la première fois ! Du coup je me suis dit qu'il fallait vraiment que je ride la suite comme une folle.» La technique marche, mais arrivée aux demi-finales, Mellie prend une décision dont elle se mord encore les doigts : «En remontant vers le départ, je vois des filles de l'autre quart de finale qui sautent une série de trois bosses d'un coup. Alors que jusqu' à maintenant je m'étais contentée de les faire en deux fois, j'ai décidé de faire comme elles.»
Bien mauvaise idée, qui lui coûte la qualification pour la finale. «Ca m'apprendra à changer de stratégie! Mais sur le coup j'étais vraiment, vraiment énervée...» Heureusement, il reste une 5ème place honorable, la victoire de Tania Frieden et le souvenir de la fête qui a suivi ! «Après la compétition, je suis restée pour profiter, alors que toute l'équipe rentrait à la maison...Moi j'avais vraiment envie de vivre encore ces JO à fond !»
Si on demande à Mellie si elle pense déjà à Vancouver, la réponse reste à la fois vague et décidée : «Je ne sais pas si je vais continuer le boardercross d'ici 4 ans. Je continue l'année prochaine, mais je n'en sais rien pour la suite, et je ne me pose pas de questions. Mais il reste encore deux courses de championnats cette année, et je compte bien faire de mon mieux !» Qui sait. D'ici 4 ans, la soif de médailles aura peut-être refait surface... |