Juan Villegas, dit Coco, travaillait dans une station-service depuis plus de vingt ans. Lorsque celle-ci est rachetée, les nouveaux propriétaires décident de la moderniser et en profitent pour renvoyer tout le personnel afin d'embaucher à meilleur marché. Depuis, Juan tente de survivre en vendant des couteaux dont il sculpte les manches dans des essences de bois rares. Mais les acheteurs auxquels il s'adresse ne sont guère mieux lotis que lui...
Un jour, après être venu en aide à une jeune femme en panne au bord de la route, il se retrouve propriétaire d'un chien de race, un magnifique dogue argentin qu'il baptise Bombón. Il semble que la chance lui sourie enfin: son chemin croise bientôt celui de Walter, entraîneur professionnel enthousiaste, qui n'a de cesse de présenter Bombón au prochain concours canin. L'objectif: monnayer les services du champion pour donner une descendance à des femelles. Mais l'animal semble peu enclin à faire ce que l'on attend de lui...
Note de Carlos Sorín
Bombón - el perro s'inscrit dans la continuité du précédent film de Carlos Sorín, Historias minímas. Des personnages simples, traités de façon minimaliste et interprétés par des non-acteurs. Car en réalité, les personnages simples n'existent pas: l'univers intérieur du paysan le plus humble est aussi insondable que celui du professeur de philosophie. La seule différence est que ce dernier réfléchit et communique essentiellement par la parole alors que le premier, plus élémentaire, le fait à travers des gestes et des silences. «J'ai toujours préféré la gestuelle au textuel au cinéma. Un regard, un silence, un imperceptible rictus deviné sur un gros plan, exprime bien davantage que toutes les rhétoriques. Et c'est ce qui se produit avec les personnages «simples»: il faut les lire dans les yeux, confie le réalisateur à ce sujet.»
Et un regard sur le monde Carlos Sorín nous offre, avec Bombón - el perro une histoire pleine de sensibilité, un regard pertinent, mais d'une étonnante douceur sur le monde.
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Le charme du film se concentre dans la profondeur des yeux de Juan (meilleur acteur au Festival de 3 Continents 2005, alors qu'avant ce film, il était gardien de la maison de Carlos Sorín) dans lesquels se reflète une gravité mélancolique, mais pleine d'amour pour la vie, ses rencontres et ses possibilités et qui est, au final, une magnifique leçon de réel au cinéma. La sortie de Bombón - el perro est prévue pour le 30 novembre en Suisse romande, mais il sera présenté en avant-première dans le cadre de Filmar le 22.11 à 20h45 à l'Alhambra (GE) / le 26.11 à 20h30 au Filmpodium de Bienne et le 27.11 à 20h45 au City-Pully (VD).
La 7ème édition du festival Filmar en Amérique latine se déroule actuellement du 8 au 29 novembre 2005 dans toutes les villes universitaires de Suisse romande. L'occasion pour vous de voir autre chose, de découvrir de nombreux films d'autres horizons.
Sa programmation se décline sous plusieurs thématiques, dont les Mouvements sociaux en Amérique latine. Une section intitulée Drogue vue du Sud explore les aspects socio-économiques de la production et de la consommation de produits psychotropes en Amérique latine. Regards croisés sur les migrations propose une réflexion abordée sous différents angles complémentaires par des regards croisés de cinéastes du Nord et du Sud. La section Regards actuels présente des oeuvres récentes, primées ou remarquées dans des festivals internationaux, ainsi que des grands classiques du cinéma d'Amérique latine. Ne manquez pas Bombón - el perro !
La section Regards du cinéma suisse en Amérique latine est une sélection de films suisses tournés en Amérique latine, ou de films d'immigrés latino-américains en Suisse, souvent présentés en présence des réalisateurs. Et pour finir en beauté: une sélection sur la Musique en Amérique latine, de la musique brésilienne au tango argentin.