Musqiue et arts de la scène vu par 3 insiders

Comment cette formation se vit-elle de l'intérieur? l'avis de 3 étudiants

Quel est ton profil ?
ZRB :
Je suis un jeune violoncelliste de 18 ans actuellement en 3ème année de bachelor suivant parallèlement des études postobligatoires par correspondance. J'ai commencé le violoncelle à 3 ans et demi, et j'ai suivi tout le cursus à Genève. J'ai remporté quelques concours qui m'offrent la possibilité de faire de plus en plus de concerts, ce qui commence à me faire voyager mais qui rend les études de plus en plus difficiles...
AL : J'ai fait une maîtrise de musicologie à l'Université de Lyon 2. Durant mes études, j'ai choisi de suivre l'option documentation et recherche. Sinon, j'ai également un diplôme d'études musicales et perfectionnement en trompette réalisé à l'Ecole Nationale de Villeurbanne et au Conservatoire de Lyon en France.
DNL : Je suis violoniste, actuellement à la HEM (haute école de musique) de Genève en dernière année de diplôme de concert. J'ai commencé le violon à l'âge de 7 ans au Conservatoire de Toulouse (France). Après mon Bac et mon diplôme de violon supérieur, j'ai passé 3 ans à l'Université de Toulouse en psychologie. En parallèle, je me perfectionnais en violon. Cela m'a donné du temps pour choisir réellement ce que je voulais. Finalement, j'ai choisi la musique !

Quels genres de travaux réalises-tu dans le cadre de tes études ?
ZRB : Les travaux pour les musiciens consistent en cours de musique de chambre (trio, quatuor, quintette, etc.) avec auditions, examens et parfois concerts ou en sessions d'orchestre très diverses, avec quelquefois de très bons chefs. Cette année, nous avons eu par exemple une session Dutilleux en présence du compositeur !
AL : Les travaux que je réalise sont surtout dédiés à la pratique de mon instrument. Par conséquent, je joue principalement des récitals instrumentaux.
DNL : Les cours sont assez divers : les cours théoriques (histoire de la musique, écriture, harmonisation, contrepoint, histoire de l'interprétation...) prennent du temps sur notre travail instrumental personnel. Mais heureusement, il y a les cours pratiques (cours de violon seul, musique de chambre, orchestre...) dans lesquels nous mettons réellement en pratique ce que nous espérons faire toute notre vie.

Dans quel métier te vois-tu ? / As-tu un plan de carrière ?
ZRB : Je dirais que la musique est un milieu où un « plan de carrière » est difficile à organiser. Ce n'est qu'en avançant qu'on se rend compte de ce que l'on peut viser. Le rêve de beaucoup de musiciens se résume à une envie de carrière en soliste ou en musique de chambre, mais les places sont très rares et les concurrents nombreux. Le niveau n'arrête pas de monter, donc beaucoup de musiciens se replient sur les orchestres ou l'enseignement. Pour ma part je me dis qu'il faut aller le plus loin possible et faire tout ce qu'il faut pour, puis voir le résultat.
AL : Grâce aux diplômes que j'ai obtenus, je souhaite me diriger vers une carrière de musicien d'orchestre.
DNL : Je rêve de trouver une formation de musique de chambre sur le long terme. Je souhaite faire des concerts, passer des concours, partager ma passion. Tout cela commence à prendre forme ! Qui sait...

Quelles sont tes impressions sur la filière que tu suis ?
ZRB : Le système « bachelor-master » est très intéressant au niveau de la valeur qu'il possède dans l'Europe entière. Il est très important que tous les étudiants européens suivent « le même cursus » avec les mêmes cours afin de pouvoir facilement passer d'une école à une autre. Du côté de Genève, il y a eu quelques soucis de mise en route, des flous sur les programmes d'examens, beaucoup de cours supprimés. Certaines choses resteraient à améliorer afin de pouvoir se produire tout en suivant sans problèmes le cursus du conservatoire.
AL : Je suis actuellement la filière bachelor à la HES. On nous dit que cela permet d'obtenir un diplôme facilement équivalent dans tous les pays européens grâce au système de Bologne, mais ce n'est pas tout à fait exact. Mon papier est reconnu en Europe mais pose des problèmes de reconnaissance en France.
DNL : La première chose, c'est que je vais me retrouver avec un diplôme qui n'est ni un bachelor, ni un master. J'espère que cela ne va pas me causer du tort dans des concours sur dossier par exemple. De plus, j'ai parfois l'impression de perdre du temps pendant certains cours où j'aimerais être en train de travailler sur mon instrument. Je suis d'accord que nous devons avoir une bonne culture pour être musicien mais la musique du Moyen-Âge ou l'art de l'écriture de la fugue (ce qui prend beaucoup de temps quand on n'est pas doué comme moi !), je ne sais pas si c'est un réel enrichissement… Chacun a sa curiosité et c'est notre responsabilité de l'assouvir et de la développer…