Après une nuit de folie passée à écumer les dance floors, je m’écroule sur mon lit. Crevée, je tombe littéralement dans les bras de Morphée, plus vrais que nature. Mais avant d’atteindre le sommeil paradoxal, un pied me frôle. Je dois être en train de fantasmer sur mon futur prince charmant, qui a, ce soir, la jambe plutôt longue. Je me rendors sereine, rêvant de citrouilles, de bals et de souliers de verre.
En milieu de matinée, un membre cogne contre mes mollets. Pas de doute cette fois, il y a bien un prince charmant en chair et en os à côté de moi. Et là, c’est le black out total, je ne me souviens pas avoir ramené quelqu’un sous la couette hier soir. Un sentiment de panique s’empare de mon esprit vaseux et les vapeurs d’alcool de la veille se dissipent. Je me retourne et là, stupeur. Une forme féminine se dessine sous le duvet. Non, je n’ai pas viré de bord l’espace d’un soir. Re panique… «On mange quoi au petit-déjeuner?», questionne une voix aussi embuée que moi. «Compte pas sur moi pour te préparer à manger et puis quoi encore tu veux que je te coule un bain?» «Oui pourquoi pas!» Je me retourne pour lui donner une claque et… Arrêtant mon mouvement juste à temps, je reconnais ma nouvelle colocataire. «Qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là?». «Cette nuit, j’avais peur de l’orage alors je me suis dit qu’en allant dormir dans ton lit, je me sentirai moins seule avec ton ours en peluche. Sans oublier que je comptais sur toi pour rentrer pas trop tard et me réconforter!».
Le soir venu, le petit ami de la coloc sonne à la porte d’entrée: «Tiens je te la rends. Si jamais pour Noël offre-lui beaucoup de réconfort et un ours en peluche!»