Fort de ses 36'000 étudiants et de ses 500 hectares, l’Université de Californie Berkeley (UC Berkeley) est considérée comme la meilleure université publique du monde. Et cette réputation n’est pas usurpée. De nombreux prodiges y ont transité. 22 Prix Nobel, 20 oscarisés, 11 Prix Pulitzer et 7 médailles Fields ont étudié dans le vénérable établissement. UC Berkeley est symbole de prestige, d’excellence et demeure un standard mondial en matière d’éducation.
L’institution est connue pour son multiculturalisme. Elle compte environ 30% de jeunes californiens. 40% proviennent d’autres États américains et le dernier quart demeure étranger.
En matière d’inscriptions, UC Berkeley est très sélective. En automne 2010, 50'300 personnes ont souhaité intégrer la haute école. Seules 25% d’entre elles ont été acceptées. Étudiant à la HEG de Genève en International Management, j’ai eu la chance d’être sélectionné pour effectuer ma troisième année de Bachelor en Business Administration à Berkeley. Le semestre de printemps étant concentré sur l’entrepreneuriat, nous avons des cours comme «Finance for Entrepreneurs», «Leadership for Entrepreneurs» ou «Marketing for Entrepreneurs» pour ne citer que ceux-là.
Nos professeurs ont tous des parcours de formation plus impressionnants les uns que les autres couplés à des années d’expérience dans des entreprises reconnues. Notre classe compte pas moins de 13 nationalités différentes pour un total de 26 étudiants. Nous avons tous des passés socio-économiques très différents mais sommes tous liés autour de la même quête de l’excellence académique.
La particularité de notre programme à Berkeley, comparé à celui de la HEG, se situe au niveau de l’organisation du semestre. A Genève, nous suivons environ 6 à 7 cours hebdomadaires repartis tout au long du semestre. Ce dernier commence en février et se termine par la session d’examens en juin. A Berkeley, nous avons une moyenne de 3 à 4 cours répartis sur 10 périodes de 3 heures chacune pour un total de 9 classes par semestre. Deux sessions d’examens sont prévues par semestre. Cela représente quelques avantages notamment lors des semaines d’examens qui sont moins chargées qu’à Genève. La répartition des classes tout au long du semestre nous permet également de nous concentrer plus intensément sur des sujets précis.
Une autre particularité de Berkeley se situe au niveau de son approche de l’enseignement. Ici, le terme cours «ex-cathedra» n’a pas lieu d’être. Nous sommes constamment impliqués dans le déroulement des classes. Nous participons intensivement lors d’exercices ou de mise en situation en donnant nos points de vue et en les défendant ardemment.
En raison de notre extraordinaire diversité de nos origines, les projets de groupe donnent lieu parfois à des échanges pour le moins surprenants. Les mécompréhensions d’ordre culturel peuvent mettre à mal le succès de ces travaux. Les tâches qui nous paraissent simples et basiques à Genève prennent soudain une toute autre ampleur lorsque quatre cultures différentes s’entremêlent. Le bénéfice de ces expériences se retrouve dans les échanges riches en émotions ainsi que dans les moments, uniques, de partage de connaissances.
En ce début de semaine nous avons eu la chance d’avoir un incubateur Ukrainien, «Happy Farm», qui nous a rendu visite dans une de nos classes. Nous avons pu nous entretenir avec 6 start-up qui sont, en ce moment, en quête d’investisseurs dans la région de San Francisco. Nous avons, également, effectué une visite dans RocketSpace, un accélérateur, au centre-ville de San Francisco. L’invention existe depuis seulement deux ans mais a déjà une liste impressionnante d’entreprises qui en sont sorties en ayant trouvé un ou plusieurs investisseurs. Ce centre de trois étages offre des lieux de travail open-space, des classes spécialement dédiées à l’entrepreneuriat et propose une série d’événements tout au long de la semaine. Actuellement, 130 start-up - parmi les plus convoitées du milieu des jeux vidéo et des applications pour Smartphone - sont présentes.
Mis à part son campus surdimensionné, ses bâtiments chargés d’histoire et son nouveau stade de football américain, le «Memorial Stadium», UC Berkeley offre également à ses étudiants un centre sportif hors-norme, le «Cal Recreational Sports Facility» (Cal Rec.). L’établissement est composé de pas moins de 30'500 m² d’espace pour pratiquer toutes sortes d’activités. Il comprend, entre autres, une piscine olympique, 3 salles de musculation, 7 terrains de basket, 7 salles de squash et bien entendu des dizaines de tapis roulant et home-trainer. Il s’agit là uniquement d’espaces réservés pour les jeunes en formation. Les étudiants athlètes, eux, ont leur propre centre d’entraînement.
Le sport occupe une place primordiale dans la vie des étudiants californiens. Et, avec ses horaires d’ouverture flexibles de 6 heures à 1 heure du matin, le Cal Rec. offre la possibilité à tous les jeunes de trouver du temps dans leur agenda pour pratiquer une activité physique. Beaucoup d’entre eux s’y rendent tous les jours. Les autres font de l’exercice, en moyenne, trois fois par semaine. Pour ma part, j’essaie d’y aller aussi souvent que possible, que ce soit pour pratiquer mon sport favori, le basket, ou pour participer à des tournois internationaux improvisés de squash avec mes camarades de classe.
Les étudiants athlètes engagés dans les diverses équipes sont de véritables héros ici. Le stade de football américain a une capacité de plus de 63'000 places. Il est régulièrement complet lors de matchs importants comme celui contre Stanford, ennemi numéro un de Berkeley, ou encore lors de la venue de l’Université de Los Angeles. Le programme des matchs de football américain de l’équipe de l’école se trouve en page 4 de l’agenda de l’établissement juste avant les missions fondamentales de l’école. Tout un symbole!
Si actuellement Berkeley accueille près de 40'000 étudiants dans ses murs, lors de sa création en 1869, l’établissement en comptait moins de 400. La haute école était alors considérée comme une petite université de province. Ce n’est qu’au milieu du XXe siècle que la vénérable institution gagne ses lettres de noblesse grâce à l’éclosion de la recherche en physique, chimie et biologie. A l’instar du cyclotron, de nombreux éléments chimiques y furent découverts. Le berkélium et le californium, deux composés synthétiques mis à jour par Stanley Gerald Thompson, professeur à Berkeley, ont été nommés en l’honneur de l’institut de formation. A cette époque, Berkeley porte d’ailleurs le surnom d «Athènes de l’Ouest», en référence à la culture grecque, berceau de notre civilisation. Les manifestations pacifistes contre la guerre du Vietnam, qui se sont tenues sur le campus dans le courant des années 60, ont contribué à l’accroissement de la notoriété de l’établissement, aujourd’hui mondialement connu.