Rien de tel pour doper son moral et son cursus universitaire que de passer un an dans une université européenne. L'escapade a toutefois son prix, variable selon la destination choisie. Pour cet article nous allons nous mettre dans la peau d'Emilie. Quand elle n'est pas au laboratoire, à la bibliothèque ou dans quelque auditoire, l'étudiante en biologie troque ses habits de ville contre un équipement de «terrain». Dès l'aurore, elle parcourt la campagne, jumelles au poing, pour observer un oiseau migrateur signalé dans la région.
Les ambitions de la jeune femme, qui termine sa première année à l'Université de Neuchâtel, ne s'arrêtent pas là: «Mon professeur m'a conseillé de passer un semestre à l'étranger dans le cadre du programme Erasmus (European Community Action Scheme for the Mobility of University Students).»
La suggestion n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Prendre l'air du large et étendre ses connaissances... le rêve! Mais, si Emilie ne doute pas d'elle-même pour faire fructifier l'expérience sur le plan scientifique, elle est en revanche nettement plus inquiète quant au coût du séjour: «Je vis actuellement avec ma mère et je finance mes études en faisant des remplacements dans une boulangerie, car la pension versée par mon père ne suffit pas. Comment m'en sortir?»
Quatre unis à choix
Son professeur lui a indiqué quatre universités partenaires de celle de Neuchâtel et compatibles avec son parcours académique: Aix-Marseille III, Complutense à Madrid, Palerme et Helsinki. «Tous mes copains rêvent d'aller à Barcelone, alors qu'il y a sûrement plein de choses à découvrir à Helsinki, explique Emilie. Je vais donc étudier à fond l'offre de chaque uni, mais je dois absolument aussi chiffrer mes dépenses.» Laissant à l'étudiante l'angle scientifique de la décision, nous nous sommes chargés d'esquisser son futur budget. Un exercice approximatif par la force des choses, puisqu'il dépend aussi du niveau de vie de l'étudiant.
Nous avons donc cherché avec Emilie le tarif de quelques composants de base de la vie estudiantine (loyer, repas à la cantine, au restaurant, bière pression, billet de cinéma et transports publics). En nous fondant sur le budget-type de l'étudiant proposé par l'Université de Neuchâtel, nous avons ensuite évalué les dépenses mensuelles d'une étudiante exilée.
1. Taxes
selon l'accord Erasmus, Emilie sera dispensée de tout écolage à l'étranger. Elle doit toutefois s'acquitter de la taxe de base de l'Université de Neuchâtel.
2. Loyer
c'est le poste le plus fluctuant selon la ville choisie. De plus, Emilie doit prévoir assez d'argent au départ pour verser un ou deux mois de garantie à l'arrivée.
3. Matériel et livres
les cours de langue proposés aux étudiants Erasmus sont gratuits, mais Emilie devra se procurer un dictionnaire et des livres de référence: nous avons estimé ce poste à quelque 100 fr. par mois, sans y inclure l'achat d'un ordinateur.
4. Assurance maladie
Emilie bénéficie du tarif jeune adulte qui s'élève à 300 fr. par mois dans sa compagnie. A part la cotisation de base de l'AVS qui s'élève à 425 fr. par an, Emilie doit encore prévoir un montant équivalent à sa franchise annuelle (300 fr.). Un budget mensuel de 100 fr. lui permettra de faire face aux autres primes d'assurances et de payer le coiffeur ou d'éventuels soins.
5. Nourriture et boissons
d'après les blogs d'autres étudiants exilés en Europe, il faut compter quelque 300 fr. par mois pour la nourriture. A midi, les étudiants peuvent se sustenter à des prix imbattables dans des cantines: «Ce ne sera pas gastronomique, soupire la jeune fille, mais je mangerai chaud sans grever mon budget ni perdre du temps derrière les fourneaux.»
6. Téléphone
Emilie emporte bien sûr son téléphone portable dont elle limitera l'usage au minimum. Pour garder le contact avec les amis restés à Neuchâtel, elle optera pour le téléphone fixe ou l'internet. Nous avons estimé ce poste entre 50 fr. et 100 fr. par mois.
7. Loisirs, culture et sports
l'étudiante ne pratique pas de sport coûteux et se contentera d'emporter ses baskets pour faire du jogging. Elle compte en revanche profiter au maximum de son séjour. D'après les témoignages d'autres étudiants, Emile évalue l'argent de poche mensuel à 300 fr.
8. Vêtements
ce n'est pas le moment de se refaire une garde-robe: Emilie espère limiter ses frais à 50 fr. par mois.
9. Trajet aller-retour
ce poste reste relativement avantageux selon les destinations grâce aux compagnies low-cost et au rabais spécial jeunesse sur le TGV Genève-Marseille. Les prix cités plus loin sont indicatifs et varient selon le délai de réservation. Pour s'imprégner au maximum de sa ville d'adoption, Emilie ne compte faire qu'une fois l'aller-retour. La future voyageuse ne cache pas sa surprise au vu des résultats: «Le coût de la vie est plus cher à Helsinki, mais Palerme a aussi son prix. C'est bien la preuve que l'Europe fait son chemin!» La jeune fille s'accorde encore un temps de réflexion avant de déposer sa demande pour l'année prochaine. Comme la plupart des étudiants dans son cas, elle compte limiter son séjour à six mois pour réduire les dépenses. Et, d'ici là, elle multipliera les petits boulots pour se constituer un bas de laine.
Ce soutien financier est indépendant du revenu familial. Il varie selon le nombre de candidats qui se partagent la subvention et le pays choisi.La Suisse ne fait pas partie de l'Europe. Sa participation au programme Erasmus est donc liée aux accords bilatéraux.
Chaque université a ses propres institutions partenaires, de sorte que les étudiants ne peuvent se rendre que dans celles-ci. Le choix de la destination dépend de la spécialisation souhaitée, mais aussi de critères personnels (budget, langue et affinités). Une fois leur candidature acceptée par le bureau Erasmus Suisse à Berne, les étudiants perçoivent une bourse mensuelle variant entre 200 fr. et 250 fr. pendant neuf mois au maximum, la durée minimale du séjour étant de trois mois.
Ce soutien financier est indépendant du revenu familial. Il varie selon le nombre de candidats qui se partagent la subvention et le pays choisi.
La Suisse ne fait pas partie de l'Europe. Sa participation au programme Erasmus est donc liée aux accords bilatéraux.
Chaque université a ses propres institutions partenaires, de sorte que les étudiants ne peuvent se rendre que dans celles-ci. Le choix de la destination dépend de la spécialisation souhaitée, mais aussi de critères personnels (budget, langue et affinités). Une fois leur candidature acceptée par le bureau Erasmus Suisse à Berne, les étudiants perçoivent une bourse mensuelle variant entre 200 fr. et 250 fr. pendant neuf mois au maximum, la durée minimale du séjour étant de trois mois.