Les enjeux du travail social se diversifient et demandent un personnel toujours plus qualifié

Présentée lors d’un Colloque FORs le 17 novembre, une enquête menée par des chercheuses et des chercheurs de la Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) donne un coup de projecteur sur la situation de l’emploi dans le travail social en Suisse romande. Cet éclairage intervient au moment où les premiers titulaires du CFC d’assistant socio-éducatif entrent sur le marché de l’emploi.

Cette enquête commandée par l’organisation romande pour la formation professionnelle dans le domaine social (FORs) et la Haute Ecole Spécialisée (HES-SO) a touché plus de 1’700 institutions qui occupent environ 20'000 personnes dans des postes relevant du travail social. Les établissements interrogés comptent des institutions accueillant des enfants, des personnes en situation de handicap ou de dépendances ou souffrant de troubles divers, des centres de loisirs et d’animation, des services sociaux, des lieux d’insertion professionnelle, d’accueil de la petite enfance ainsi que des structures parascolaires.

Pour réaliser leurs missions, les institutions du travail social engagent généralement des collaboratrices et des collaborateurs diplômés et contribuent à leur formation ; mais le besoin de personnes qualifiées dépasse le nombre de diplômes professionnels délivrés, quel que soit le niveau de formation. La croissance du nombre d’emplois, prévue dans une précédente enquête début 2000, s’est poursuivie ces dernières années et les employeurs interrogés prévoient qu’elle va se prolonger en 2010.

Chaque champ professionnel constitue un segment particulier du marché de l’emploi dans le domaine du travail social :
- L’éducation préscolaire constitue toujours un bastion féminin à 96% où domine le temps partiel et où l’on compte 72% de personnes disposant d’un diplôme professionnel.
- Dans le service social, les femmes forment également une large majorité stable de 73%, les personnes avec un diplôme professionnel sont 62%.
- L’animation socioculturelle a vu ces dernières années la présence féminine s’accroître à 62 %. Le taux de personnes avec un diplôme professionnel s’élève à 80 %.
- Les éducateurs en institutions spécialisées accroissent leur présence alors que les éducatrices, qui rentrent plus tôt et plus nombreuses dans la profession, diminuent de 59 % à 57 % sur neuf ans. Les personnes avec un diplôme professionnel représentent 72% dont 2% disposent du CFC d’assistantes et assistants socio-éducatifs, part qui devrait augmenter au cours des prochaines années.
- La profession de maître socioprofessionnel reste très masculine. Les femmes, qui occupent essentiellement les temps partiels, diminuent de 36 à 35 % sur la durée prise en compte par l’enquête. La part des personnes avec un diplôme professionnel est de 66%.

Ce nouveau système de formation ouvre des perspectives de travail dans le domaine social larges, souples et décloisonnées. Il offre aux jeunes intéressés par ce domaine comme aux adultes désirant se réorienter des possibilités de carrière. Cette réalité exige un renforcement de la formation continue et le maintien de formations en emploi dans la voie de l’apprentissage au CFC mais aussi dans les Écoles supérieures (ES) et les Hautes Écoles spécialisées (HES).

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