Afin de bénéficier d’un maximum d’ensoleillement, les plantes sont capables de gagner de précieux centimètres, sous l’impulsion d’une hormone de croissance, l’auxine. Cette substance se trouve, par exemple, produite lorsque les fleurs sont exposées à des végétaux plus grands qu’elles, susceptibles de leur faire ombrage. Pour accéder à la lumière - en cas de perte avérée de luminosité ou de menace d’ombre -, les feuilles des plantes envoient un signal, sous forme lumineux - invisible à l’œil nu -, aux tiges qui prennent alors de la hauteur, grâce à l’auxine. Seul hic? À l’ombre, les végétaux bénéficient de moins d’énergie pour produire l’avertissement lumineux. Pour combler ce déficit, la sensibilité de la tige à l’hormone de croissance s’en trouve augmentée. Mais le message reste plus ambigu que lorsqu’il est envoyé en plein soleil. Il en résulte des différences de taille, au niveau des plantes, plus importantes que lorsqu’elles se trouvent en zone ensoleillée. Telle est la principale conclusion d’une étude réalisée par les équipes des Prof. Christian Fankhauser et Sven Bergmann de l’Université de Lausanne. Elle vient d’être publiée dans la revue «PNAS».
«Ce qui est fascinant, c'est que ce principe de transmission du signal a été décrit pour les ingénieurs et forme la base de ce qu'on appelle la théorie de l'information publiée par Claude Shannon, en 1948. Notre étude suggère ainsi que les plantes appliquent des principes d'ingénierie que nous mettons aussi en œuvre», soulignent les chercheurs sur le site de la haute école lausannoise.