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«J'arrive à tenir encore un mois, pas plus»

«La cafèt’ de l’Unil est devenue trop chère pour moi. A midi, je réchauffe les restes de mon souper de la veille. Les week-ends, je ne sors quasi plus. Je suis en colocation. J’ai deux mois d’arriérés de loyer.» Nathalie fait partie des 1500 à 3000 étudiants vaudois qui attendent depuis la rentrée l’attribution d’une bourse. En attendant le renouvellement du montant de 24 000 fr qu’elle avait reçu l’année passée, la Lausannoise multiplie demandes d’aide et prêts auprès de ses proches. «Je gagne 400 fr. par mois dans un magasin. Avec le rythme des cours, je ne peux pas me permettre de travailler plus d’un soir par semaine», précise-t-elle.

Des centaines de millions octroyées

Les dernières données relevées par l'Office fédéral de la statistique datent de 2015. Selon ces chiffres, il y avait 44382 boursiers en Suisse. Cette année là, ils ont reçu un montant total de 316,5 millions de francs. Le canton de Vaud en compte 6000, qui se partagent environ 60 millions de francs. A l'université de Genève, quelque 2,4 millions ont été alloués cette année à environ 370 bénéficiaires.

Dans la précarité

Issu d’une famille modeste, Michel est dans une situation encore plus précaire. «Je vais au magasin deux fois par mois et je ne cible que les produits en action. Je tiens encore un mois. Tout juste», décrit ce Lausannois de 25 ans, étudiant dans une école spécialisée.

Facteurs multiples

«Sur 8750 demandes, 3500 ont été traitées», avance Frédéric Jaunin, chef de l’Office cantonal des bourses. «Le système doit désormais tenir compte des autres prestations sociales du canton et cela rallonge le temps de traitement des dossiers. Nous avons aussi eu des problèmes de ressources humaines», explique-t-il. «Deux personnes ont été engagées mais il faut les former. Un service de piquet a été mis en place afin de résorber le problème d’ici quelques semaines», annonce-t-il.

 

(source 20minutes)

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