Panse de brebis farcie

Que serait un séjour à l’étranger sans s’essayer aux saveurs du terroir ? Après les très communs « fish and chips », « porridge » et « shortbreads », je me suis fatalement retrouvé cloué face à un plat de haggis. Pris au piège et cerné par des camarades déjà endoctrinés par la cuisine écossaise, je n’eu pas le choix, et dus goûté à la tradition.

Trouve un mouton, hache et mélange son estomac, son foie, son cœur et ses poumons ; ajoute-y de la graisse de rognon, de l’avoine, de l’oignon, du sel et du poivre. Fourre le tout dans une poche faite avec ses tripes et laisse la préparation cuire dans de l’eau bouillante. Une fois prêt, vide la poche de son contenu et présente le plat avec des pommes de terre et/ou « Stovies ». Fais couler un peu de sauce au whisky sur la bectance et déguste-la sans penser à ce que je viens de te dire. Le « beurk » qui te trotte dans la tête se transformera alors en un « miam » que tu n’avais pas imaginé !

Bon, avant tout ça, il faut que je te prévienne que tuer un mouton sauvage en Ecosse est presque autant punissable et mal vu que de commettre un crime. Il est ainsi préférable de se rendre au Tesco du coin et de glisser dans ton panier quelques mets emballés légalement auparavant.

Le Haggis sous toutes ses formes


Le haggis équivaut quelque peu à notre fondue. A la différence qu’en Ecosse, le poète Robert Burns, devenu l’emblème de la nation, a subtilement rédigé une ode à son plat fétiche, dont la préparation n’a rien de poétique. Ainsi, si tu te sens l’âme d’un barde, pourquoi ne pas créer « l’Hymne de la Raclette » ou « l’Elégie au Papet vaudois » ou encore « le Cantique des Röstis »?

Tu trouveras aussi sur la toile des vidéos sympas concernant le « Haggis Hurling », l’une des disciplines des Highlands Games ; le but étant de lancer la poche de haggis le plus loin possible, sans la faire éclater. Possibilité de manger celles qui tiennent le coup bien sûr !

Enfin, l’Ecosse étant friande de légendes et de mythes, elle a imaginé une bestiole ressemblant drôlement à notre dahu, mais répondant au nom de haggis. Rien à voir donc avec la panse de brebis, mais il s’agit tout de même de nourrir l’imagination de quelque histoire extraordinaire afin de garder la réputation de contrée mystérieuse associée à la Calédonie.

Le culte de l’avoine


« Oats : a grain which in England is generally given to horses, but in Scotland supports the people ». Voilà une citation de l’anglais Samuel Johnson qui ne doit pas être au goût des écossais. Etre comparé à des chevaux par un intellectuel anglais a certainement dû raviver la fierté Scottish et la rengaine à l’égard des British !

Du porridge au haggis, en passant par les oatcakes et le pudding, l’avoine est partout. C’est très bien ! Ça donne la pêche et c’est excellent !

Evidemment la nourriture traditionnelle n’est pas ce qui manque. Les saucisses carrées, les baked potatoes, les Scottish Pies, les deep fried mars bars… tout ça réveille les papilles. En revanche, la notion de repas équilibré n’a pas été inculquée de la même manière que chez nous. Il est par exemple normal de se faire une bonne bouffe avec frîtes, purée de patates et spaghetti dans la même assiette ! Mais tant que c’est bon, il n’y a pas de quoi en faire un fromage !

Du coq à l’âne, ou du haggis aux examens


Fini la rigolade ! L’hiver étant la saison des bons repas chauds, c’est aussi la période des examens. Le système est toutefois différent de celui auquel je fus habitué en Suisse, puisqu’ils se subissent directement après la fin des cours. Il est donc crucial de se tenir à la page durant le semestre et ne pas compter sur les vacances pour tout revoir en vitesse. A Dundee, ce sont dix semaines de cours puis deux semaines de révisions suivies par deux semaines d’exas. L’avantage, c’est que les vacances de Noël sont de vraies relâches. En revanche, il faut s’adapter à une toute autre organisation. Car le plus dur n’est pas de suivre des cours dans une autre langue, mais plutôt de savoir être flexible face à une manière différente de concevoir les études.

 D’une trentaine d’heures de cours par semaine en Suisse, je me suis retrouvé à en suivre huit. « Hourra ! », pensais-je avant d’arriver à Dundee. Mais l’accent est mis sur les multiples rapports et dissertations à rendre durant le semestre, et le nombre d’heures passées sur le campus se rattrape vite.

Bref, le premier semestre se termine, et je me rends compte que la vitesse à laquelle il a fusé n’a d’égal que mon plaisir à l’avoir vécu. Vivement le second !

Joyeux Noël !