Les cours ont repris depuis plusieurs semaines déjà. Malheureusement, pour un certain nombre d'étudiants - surtout les nouveaux étudiants - cette période n'a pas vraiment été joyeuse. Peut-être fais-tu partie de ces « premières » à la mine renfrognée que l'on croise dans les couloirs. Oui, tu ne dois plus étudier les maths que tu détestes mais quelques cours de ta faculté sont tout aussi ennuyeux. Oui, tu n'es plus forcé de venir à tous les cours mais avec tous les devoirs et les lectures tu as moins de temps libre qu'avant. Oui, tu es plus indépendant mais tes parents, ou ton patron, tiennent quand même les cordons de la bourse.
Et puis la routine s'installe, le fameux «métro-amphi-dodo». Tes vieux amis, tu ne les vois que le week-end. Les premiers cours sont toujours très théoriques et tu sais que le bachelor n'est pas avant trois ans. Tu te demandes si tu ne serais pas mieux ailleurs, même si la branche choisie t'intéresse. Tu te dis que ça ira sans doute mieux après - et tu as raison - mais comment franchir le cap sans trop de dégâts?
Une grande partie du problème vient du changement brusque de rythme. Au secondaire, tu étais tout le temps mis devant des tâches à accomplir : présentation dans une semaine, devoirs pour demain, contrôle surprise dans une heure… Chaque note, chaque travail, chaque interrogation - même si tu les détestais - te montrait que tu accomplissais quelque chose, que tu avançais. Mais à l'uni, le rythme est différent. Les examens sont espacés, les devoirs facilement évitables - en tout cas dans les facultés les plus touchées par ce «blues des premières». Tu es livré à toi-même et donc tu as l'impression de flotter sans but.
Alors crée-toi un but. Ou plutôt des buts, à court, moyen, et long terme. Pour chacun détermine la liste d'actions à faire, en commençant par de petites choses.
T'as pris quelques kilos pendant l'été? C'est le moment de les perdre. T'as plein de sections sportives à l'uni - et si tu préfères t'exercer en solo, tu peux toujours faire du jogging un jour de congé ou t'inscrire dans un fitness. Tu ne connais personne? Regarde un peu sur les murs, ils croulent sous les affiches des soirées étudiantes. Mets toi au défi de parler à cinq nouvelles personnes la prochaine fois que tu y retourneras. Le quotidien étouffe ton âme d'artiste? Regarde ta boîte email, il y a sûrement un concours de nouvelles ou de photos qui est ouvert. T'as simplement envie de rester assis? Rends-toi au ciné-club - tu verras de bons films et rencontreras des gens.
Peu importe, en réalité, ce que tu feras exactement: l'important est que toutes tes actions aient un but, et que tous ces objectifs servent à quelque chose, dans un futur pas trop éloigné si possible. Avant de récolter, il faut semer. Chaque dimanche, prends quinze minutes pour faire le point sur l'état d'avancement de tes «projets».
Les premiers effets se feront sentir bientôt. Tout d'un coup, tu te rendras compte que tu connais les prénoms de tous les gens assis à la même rangée que toi. Ou que, placé dans le contexte, le cours ennuyeux ne l'est pas tant que ça. Ou que ton équipe a toutes les chances dans le tournoi interfacultaire.
Tu pourrais bien sûr commencer lundi prochain ou demain, mais aujourd'hui c'est pas plus mal, non? Tu verras, ça va te plaire. Deux fois: une fois quand tu t'investiras dans ta tâche, et la deuxième, quand elle portera ses fruits.