Les jours qui précèdent Pâques correspondent, dans les pays hispanophones, à la semaine sainte. Comme vous le savez, les Espagnols sont, en majorité, catholiques et ont souvent la réputation d’être très attachés à la religion. Et bien, comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu…

Ayant entendu toute l’année, les répétitions de musique d’une confrérie qui a élu domicile dans un local pas loin d’où j’habite, je peux enfin assister aux processions, tant attendues, de Pâques.

Je me rends en compagnie de mes amies au centre de Grenade guidée par le son des tambours et des trompettes et très vite on se laisse emporter par la foule. J’aperçois d’abord des hommes et des femmes en tenues traditionnelles formant un long cortège. Non, ce n’est ni les Klu Klux Klan, ni des femmes en burkas, pour ceux qui n’ont jamais rien vu de tel. Il s’agit bien de confréries religieuses catholiques à laquelle ont peut se joindre en payant une cotisation annuelle. Les enfants aussi ont la possibilité d’en faire partie et on peut les différencier, pendant les processions, par les couleurs de leurs costumes et de leurs cagoules. Outre les messes et autres activités religieuses durant l’année, ces confréries dédient beaucoup de temps à l’organisation de la procession de la semaine sainte, un devoir primordial à leurs yeux.

De ce que j’ai pu observer d’un regard étranger à ces coutumes,  il y a ceux qui défilent en faisant partie de la fanfare, ceux qui portent drapeaux et feu et enfin ceux qui soutiennent les chars imposants et impressionnants appelés «pasos». Ces chars se composent d’œuvres précieuses empruntées aux églises et cathédrales. En général, sont portés la statue de la Vierge Marie et de Jésus Christ. Les statues sont entourées d’ornements et d’or, notamment au sud de l’Espagne. Les volontaires pour porter les pasos ont pour objectif le recueillement et veulent ressentir une infime partie de la souffrance infligée au Christ.

La foule autour de moi est aussi en recueillement. Tout le monde suit avec grande attention la procession et s’émeut quand un effort supplémentaire est fourni pour soutenir les pasos, comme par exemple pendant la montée d’une pente raide.

Mes amis et moi, sommes réellement impressionnés par ces festivités et en admiration par rapport à l’esprit de fraternité et de solidarité qui règne pendant cette semaine. Une fois encore l’Espagne a réussi à nous surprendre…