Saint Pétersbourg

Après deux jours de bateau, deux heures de queue à la douane et un merveilleux tampon illisible dans mon passeport, je pose enfin les pieds en terre russe. Pays hostile et très peu accueillant pour les étrangers ainsi que les touristes, nous avions été mis en garde, de toutes les manières possibles, sur ce qui pouvait nous arriver, ce qu’il était déconseillé de faire et les potentielles réactions des gens. C’est donc avec une carte de la ville et un appareil photo en main que je me lance, dans cette cité à couper le souffle, sans rien comprendre à ce qui est écrit partout.

Les bâtiments sont magnifiques, gargantuesques. Du jamais vu. Des colonnes sans fin, des hauteurs sous plafond qui défient l’imaginable, des coupoles sur tous les bâtiments, des couleurs et j’en passe.

Le «Louvre» Russe

Ce qui est aussi des plus surprenants, c’est la circulation. En plein centre-ville, on trouve sans problème quatre voire six voies pour la circulation des voitures. La ville est très poussiéreuse, probablement une conséquence du nombre incomptable de voitures qui circulent à une allure folle tous les jours.

Un petit mot sur les voitures que nous avons vues : quelques marques inconnues, des gros 4x4 comme chez nous et des trucs rouillés, datant d’il y a 50 ans, qui essayent de rouler tant bien que mal. Impressionnant il faut dire, quand vous voyez débouler un cabriolet suivi d’une boîte de conserve rouillée...

La mentalité russe mérite elle aussi son paragraphe. Nous avons pu parler à des Russes sur le bateau, avant d’arriver sur place. Tous idolâtrent complètement Poutine et la Russie : « C’est le plus beau pays du monde, Poutine c’est notre héros, on l’aime… ». Ce refrain en boucle pendant toute la conversation. Il y avait une salle de télévision sur le bateau, diffusant la chaîne télévisée russe. Et là, encore, quand nous ne voyons nos dirigeants que rarement sur nos écrans, Poutine, lui, faisait un beau et long discours d’au moins une heure et demie, tous les soirs. Et c’est avec étonnement que nous voyions tous ces Russes se tasser dans cette pièce, buvant ses paroles.

L’expérience fut riche en émotions, enrichissante. Saint Pétersbourg est une ville magnifique mais sa population la rend quelque peu étrange et dangereuse. Nous nous sommes heurtés à une figure idolâtrée de tous ces citoyens, incritiquable malgré ses récents mouvements militaires remis fortement en question. Méfiance et prudence dans cette ville restent les maîtres mots, surtout si l’on prend en compte que même dans les endroits les plus touristiques, personne ne parle anglais.

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